Résumé
Le dernier volume des Humeurs de la mer est construit, comme deux des précédents, autour d’une œuvre à laquelle travaille Beaujeux, mais un Beaujeux vieillissant, découvrant une à une ses limites. Cette fois-ci, c’est un recueil de poèmes, incantations à travers lesquelles il essaye de se rendre maître du temps, tout en cherchant à donner une forme métrique nouvelle à la poésie française. Seulement, le temps est comme la mer : pour le maîtriser, il faut se laisser porter par lui, alors que, extirpé du monde, Beaujeux habite “un moulin d’ivoire” sis dans un Eden peut-être artificiel. Des témoins de sa vie passée, tels qu’Arnim, Miloslavski, ressemblants et dissemblables, lui rendent visite ; ses frères, le jésuite et le ministre, viennent passer avec lui la fête de l’Assomption de Marie, en mémoire de leur mère. Leur frère cadet Michel, mort dans l’enfance, assiste lui aussi, invisible, à la réunion rituelle. Et, avec ses deux neveux, Beaujeux engage un dialogue qui lui fait prendre conscience de ce qu’il existe, outre l’art et le salut, une troisième immortalité : l’enclenchement du couple père-mère sur sa descendance. Cette continuité, l’enfant qu’il a eu jadis d’une femme africaine, refuse de la lui assurer. Donc, si Olduvaï était la quête du père, Les Maîtres du temps, c’est la quête du fils. Alors quoi ? Faut-il redonner une chance à un monde où le colonel amnistié ne trouve plus de cause valable à servir ? Et, ce péril-là assumé, Beaujeux va-t-il risquer, étant donné l’âge de Solange, les diverses conséquences d’une maternité tardive ?... Ne vaudrait-il pas mieux, à tout prendre, qu’il eût d’une autre femme un enfant que Solange élèverait ? À première vue, ce plan cynique paraît efficace. Mais nous sommes limités dans nos choix par notre propre croissance, et les hommes, quelque envie qu’ils en aient, ne peuvent pas n’être pour eux-mêmes que des moyens : le fin mot de leur condition leur échappe, et c’est tant mieux. De son côté, Solange apprendra qu’on ne se protège du destin qu’en se lovant tout contre lui. La société vient lui réclamer le secret qu’elle cache depuis tant d’années, et c’est sur le déconcertant aveu final – germe originel de quelle vérité ? – que débouchent, comme il sied, les Humeurs de la mer, car “toute œuvre d’art est non pas un secret dévoilé mais le dévoilement d’un secret”. Les humeurs de la mer forment une tétralogie dont les quatre volumes constituent un cycle plutôt qu’une saga, et chacun d’entre eux a son unité propre. Néanmoins, l’ordre de lecture normal est le suivant : Olduvaï, la Leçon d’anatomie, Intersection, les Maîtres du temps.
Caractéristiques
Editeur : (Julliard) réédition numérique FeniXX
Auteur(s) : Vladimir Volkoff
Publication : 1 janvier 1980
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Code(s) CLIL : 3442, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782260053934