Résumé
À quoi prétend l’histoire des littératures ? À expliquer les œuvres par la biographie, les sources, le milieu. Toutes notions importantes pour juger l’homme, mais indifférentes pour juger l’œuvre. D’un côté, le plan historique ou moral, de l’autre le plan esthétique. Juge-t-on le fruit à l’arbre ? Peut-on juger une œuvre, alors que nous ne connaissons rien de son auteur ? Ce n’est pas la nature de son origine qui juge l’œuvre, mais la nature de son pouvoir. D’une part Sainte-Beuve, Taine, Lanson. En face Péguy, Proust, Valéry, Malraux. L’histoire littéraire se défend d’attribuer la valeur. Elle se contente d’enregistrer l’importance attribuée à une œuvre suivant les inclinations d’une époque. Celles-ci sont variables, contingentes à de multiples influences et, particulièrement, à celles de la langue dans laquelle l’œuvre s’est exprimée. Quelle image se feront des littératures grecques et latines les étudiants de l’an 2000 ? Quelle connaissance avons-nous de la littérature du Moyen Âge, si ce n’est, le plus souvent, celle équivalente à nos romans-feuilletons contemporains, dont l’histoire littéraire a conservé le souvenir ? L’exégèse d’une œuvre, sa durée, son pouvoir esthétique, est indépendante de « son » histoire, celle de son auteur et, souvent, celle de son époque. Qui nous délivrera de l’histoire des littératures ? « Ce nouveau livre d’Arthur Nisin, écrit-l’un des critiques qui firent le succès de La littérature et le lecteur, constitue pour la critique littéraire ce qu’est La psychologie de l’art d’André Malraux pour la critique d’art : une tentative de rajeunissement, un espoir de renouvellement. »
Caractéristiques
Editeur : FeniXX réédition numérique
Publication : 1 janvier 1960
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 36,4 Mo (PDF)
Code(s) CLIL : 3378, 3377
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782307402534