Madeleine Jocteur, c’est le courage et l’humour. Elle a le don de transmuer en or fin le plomb des difficultés quotidiennes ; grâce à elle, le lecteur suivra dans ses tribulations africaines la jeune enseignante, héroïne de ce roman autobiographique, dont la première prise de contact avec la Mauritanie serait décevante sans la protection du sourire. Professeur nouvellement débarqué, en butte aux tracasseries des Blancs de son collège - établissement perdu dans la brousse - Madeleine Jocteur vivrait un mauvais rêve si son existence n’était embellie par la satisfaction qu’elle éprouve à enseigner les jeunes Noirs et les Maures si orgueilleux qu’elle ne peut leur expliquer le Cid, où leurs ancêtres sont défaits. Ce livre des Pharamines, plein de péripéties, d’histoires savoureuses, emprunte son titre à un coléoptère stupide et agressif dont l’auteur retrouve trop souvent le comportement chez ses semblables. L’humour de qualité est rare. Madeleine Jocteur le manie avec une justesse de ton et une sensibilité remarquables.