Michel Landa est un jeune compositeur de génie ? Nul ne peut le dire, et lui moins que quiconque, qui est obligé - pour gagner sa vie et celle d’Elena, sa femme - de tenir le piano dans un minable orchestre de Montmartre. Est-ce pour éprouver “la recette du génie” : la morphine, que lui propose Anne-Marie, célèbre chanteuse des cabarets de Saint-Germain-des-Prés, qu’il en viendra à s’adonner à la drogue ? Ou est-ce simplement par faiblesse ? Ou encore par accident ? Toujours est-il que, jour après jour, il s’enfoncera davantage dans l’univers de la drogue. Ni l’amour, ni le dévouement de sa femme, ni la peur, ni les indicibles souffrances des heures de “manque” et des cures de désintoxication, ne parviendront à l’en arracher. À la veille du succès, peut-être, il sombrera, pour toujours sans doute. On trouvera dans ce roman une “analyse sur le vif” de la mentalité et du comportement d’un morphinomane, une peinture actuelle d’une certaine faune qui hante les bars et les caves de Saint-Germain-des-Prés, un drame enfin, celui d’un homme trop faible qui ne sait affronter la vie “à mains nues”, que la peur de vivre amène, pour finir, au seuil de la folie ou de la mort. Un livre vivant et alerte, dont la portée dépasse sans peine l’anecdote choisie. Un livre qui ouvre une fenêtre sur un monde inconnu et maudit.