« L’homme que j’aime avait presque trente ans de plus que moi, il était marié, il était un cinéaste célèbre. Dans une étrange synchronicité, il est tombé malade, et moi je suis tombée enceinte. Il s’est battu contre la maladie, je me suis battue par amour, notre fille est née. Dix-huit mois plus tard, alors qu’il ne lui restait plus que quelques semaines à vivre, on nous a empêchés de nous dire adieu.
C’est dans cette période tragique que j’ai puisé la nécessité de commencer ce livre, pour rester en lien avec lui, à ma manière, mais surtout parce que j’entendais combien la force de notre histoire avait toujours consisté à dépasser les obstacles, à transcender nos peurs. Je me devais de continuer à être à la hauteur de cet amour et de ma foi en la littérature, je me devais d’essayer de transformer ce récit personnel en expérience de vie universelle.
Notre histoire est une histoire singulière et romanesque mais elle ne fait que porter à l’extrême ce qui est en germe dans toutes les histoires d’amour : la difficulté à reconnaître son désir, les empêchements à aimer, la peur d’être abandonné et de mourir, l’amour comme révélation de nos limites mais aussi vaillance pour les dépasser.
C’est quoi aimer ? Que reste-t-il de l’amour par-delà la mort ? L’amour est-il plus fort que la mort ?
Notre histoire m’a appris à aimer. Je ne pouvais pas ne pas la raconter. »
C. V.