Ce livre retrace, dans une parfaite objectivité, la vie passionnante d’un des plus admirables chrétiens du XIXe siècle : Frédéric Ozanam. Cet apôtre de la charité, s’il n’est pas le seul fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, en a été le plus fervent défenseur, non seulement par la magie de sa parole, mais par son courageux exemple de chaque jour. Il s’est battu jusqu’à son dernier souffle, comme un paladin contre ce géant : la misère du peuple, et contre ce danger social : l’irréligion. Il fallait, pour le faire revivre, un écrivain de grand talent, qui fût en même temps un animateur. Gille Phabrey, historien et romancier, dont l’œuvre considérable est bien connue, a humanisé de façon poignante son personnage, il nous le met en scène depuis l’enfance jusqu’à la mort : à la Sorbonne contre les ennemis du catholicisme, dans les faubourgs de Lyon, son pays d’origine, sur les barricades de Paris, pendant la révolution de 1848, à travers l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne où, dans des conditions matérielles effarantes, il porte le flambeau de la vérité et de la fraternité. Chacun voudra posséder ce livre extraordinairement vivant, qu’on ne peut lâcher quand on en a lu les premières pages. On est charmé par la pureté littéraire de sa forme, comme on est emporté par l’enthousiasme qui s’en dégage. Il y a surtout l’accent, si rare, de sincérité, qui montre à quel point l’auteur a communié par la pensée avec le grand et généreux chrétien : Frédéric Ozanam.