Trente ans après... Peut-être avons-nous tort d’espérer que les crises, tant dans l’Église que dans le monde, se dénouent complètement. Autant faut-il les affronter lucidement et patiemment, autant devons-nous consentir à tenir ouverts les problèmes qu’elles ont engagés : question bien posée comporte plus de vérité et d’efficacité que solution close. Ainsi en va-t-il, aujourd’hui, du sacerdoce, dans une Église qui cherche son lieu dans le monde, dont la provocation lui impose de ne pas se fier à des pouvoirs, mais bien au témoignage de l’Évangile. À lire, trente ans après, le dossier de la crise des années 1950-1960, et tout en éprouvant grande peine devant tant d’occlusion mentale et pastorale, nous recueillons les éléments d’une théologie du sacerdoce, qui ne demeure pas emboutie dans les appareils idéologiques et institutionnels de la Contre-Réforme, en réaction contre un réveil de l’Évangile. Voici que l’Évangile reprend sa primauté, dans une rénovation laborieuse qui ne procède pas de l’exercice des pouvoirs d’une société cléricale, si nécessaires soient-ils, mais des témoignages émanant d’une communion éprouvée quotidiennement avec le Peuple de Dieu, œuvre propre de l’Esprit.