« Ils ne savent plus lire !... plus lire et plus écrire ! Et le professeur de s'indigner, une fois encore, de l'ignorance de ses élèves. L'indignation n'est pas nouvelle mais, aujourd'hui, le constat est souvent sévère.Au reste, pourquoi les élèves devraient-ils savoir lire et écrire dans un monde où l'on écrit et lit de moins en moins ? La télévision, la radio, le téléphone… l'image et le son radiophonique deviennent les moyens de communication privilégiés, et ces nouveaux langages ne s'apprennent pas, du moins, pas à l'école, en dépit des recommandations officielles.La carence est lourde de conséquences : si l'on refuse d'apprendre aux élèves des langages auxquels ils sont confrontés quotidiennement, pourquoi devrait-on exiger d'eux l'apprentissage du discours littéraire qui leur est beaucoup plus étranger ? » (...)« Conçu pour répondre à la nécessité de promouvoir l'enseignement de l'image, cet ouvrage traite du vocabulaire de l'image et, plus spécifiquement, de la bande dessinée. Elle est un sujet d'étude privilégié dans le cadre de notre réflexion, puisqu'elle met en œuvre et l'image et le verbe. Même si nous ne sommes pas les premiers à parler de la bande dessinée, il faudra encore user de beaucoup d'encre pour faire comprendre toute la richesse et toute la diversité de ce moyen d'expression. Que de fois journalistes, critiques littéraires ou cinématographiques, affirment-ils : "c'est une vraie BD !", pour parler de tout autre chose que de la bande dessinée. Existe-t-il une "vraie BD" qui suffirait à circonscrire le genre ?Il s'agit aussi, à travers ce travail, de replacer la bande dessinée dans un ensemble plus vaste. Depuis très longtemps, dessinateurs et peintres créent des images, tandis que parallèlement à la bande dessinée, le cinéma s'est imposé de façon beaucoup plus massive dans l'univers culturel contemporain. »