Nous sommes dans un Kanada et un Kébek distordus par la lentille de l’imaginaire. C’est un pays ancien, serein et fier, à la fois forestier, riverain, montagnard et urbain. C’est une culture où les bûcherons courent la chasse-gallerie, les clercs de notaire font de l'ethnographie, les policiers provinciaux sont anglophones et portent l'habit rouge, les bedoches d’églises sont des conservatrices de musée, savantes, bourrées de sagesse et de générosité. Ici, les protagonistes portent des prénoms qui riment avec leurs noms de famille : Coq Vidocq, Rogatien Gatien, Mathieu Cayeux, Denise Labise. La métropole s'appelle Ville-Réale. Les villages riverains s’appellent Trois-Cabanes, Martine-sur-la-Rive, Pointe-Carquois, ou le Bourg des Patriotes. Les montagnes, hautes, bien trop hautes, sont le Mont Coupet et le Faîte du Calvaire. Et coulent dans leurs vallées respectives, le fleuve Montespan et la rivière des Mille-Berges. Le drapeau national est le Pearson Pennant, et, à la frontière sud, se trouve la lointaine et influente RNVS (la République de Nos Voisins du Sud)...
Mais surtout, dans ce monde, vivent des hommes et des femmes oiseaux, mystérieux et sauvages, qui nichent dans de hautes cavernes de granit. Ce sont les hommes-frégates et les femmes-frégates. La femme-frégate, sa peau, ses lèvres, sa cornée et ses dents sont d’un noir dur, pur. Son long et puissant plumage dorsal est rouge vif, rouge sang. Inversement, le plumage de l’homme-frégate est noir charbon et sa peau, ses lèvres, sa cornée et ses dents sont rouge vif. Les hommes-frégates sont beaucoup plus rares que leurs compagnes, dans un ratio d’un homme pour douze femmes environ. Conséquemment, les femmes-frégates doivent périodiquement, inlassablement, méthodiquement, déployer leurs ailes, immenses et puissantes, et se tourner vers les hommes-sans-ailes, pour voir aux affaires des passions ataviques et de l’amour consenti.
Il faut alors se contacter, se toucher, se parler, se séduire, avec ou sans truchements, furtivement ou durablement. Dans l’ardeur insolite mais inoubliable de la rencontre fatale de deux mondes effarouchés, étrangers mais amis, retentit alors un appel urgent, virulent, indomptable, un cri grichant, strident, aux harmoniques riches et denses, le langage d’un jeu complexe de communications subtiles, articulées, intimes et sans égales : le pépiement des femmes-frégates.
Taille approximative : 515 écrans au format livre de poche, dans la version pdf.
Editeur : ÉLP éditeur
Publication : 23 août 2011
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB]
Contenu(s) : PDF, ePub, Mobi/Kindle, WEB
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)
Taille(s) : 1,75 Mo (PDF), 486 ko (ePub), 1,58 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3484
EAN13 Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782923916385