Le Japon, pour un Occidental, c’est à la fois la fascination et l’incompréhension. Fascination pour ce pays qui, à peine relevé des ruines d’une guerre désastreuse, parvient en moins de trente ans à revenir dans le peloton de tête des grands pays industrialisés, se lançant même à la conquête économique de son récent vainqueur, et est en mesure d’élaborer des ordinateurs de la cinquième génération alors que ses concurrents n’en sont qu’à la troisième. Incompréhension pour cette nation capable de créer un corps de pousseurs professionnels pour le métro de Tokyo, d’avoir des employés attachés à leur entreprise au point de refuser de prendre les vacances auxquelles ils ont droit, d’envoyer à l’étranger des groupes compacts de ressortissants faisant corps et bardés d’appareils photos... Mais d’un autre côté, le Fuji-Yama, les jardins de Kyoto, le hiératisme du Nô et du Kabuki. Le XXIe siècle côtoyant le XIIe. Et puis ces noms : Sony, Honda, Mitsubishi, Toyota, que les Français — industriels ou autres — ont appris à connaître... C’est tout cela le Japon, mais aussi bien autre chose, comme l’explique André Calabuig, qui vit le Japon au quotidien depuis un bon quart de siècle, ce qui lui permet de rectifier avant tout bon nombre d’idées reçues. Sa conclusion ? Le Japon et l’Occident sont deux lignes parallèles qui, en toute logique euclidienne, ne se rejoindront jamais. Encore faut-il, sinon ignorer celle qui nous fait face — ce n’est plus possible —, du moins la connaître au mieux. André Calabuig y contribue en nous donnant des clés : à nous de trouver la bonne pour entrer de plain-pied au fascinant pays du Soleil Levant.