Jean Le Lard est né le 5 juillet 1922, à Saint-Denis. Il est né « estropié » comme il le raconte, handicapé, I.M.C. comme on dit aujourd’hui. À l’âge de 7 ans, il vient vivre chez sa grand-mère, à Tréglamus. Par la force des choses, il y apprend la langue bretonne. Quelle singulière coïncidence, son ami André est lui aussi né à Tréglamus. Ses parents prennent un commerce à Levallois-Perret. Jean redevient parisien. À cause de son handicap, il ne connaît qu’une école privée de filles et n’a aucune ardeur pour l’étude... Au bout de trois ans, on ne veut plus de lui. On lui donnera quelques leçons particulières. Aux vacances, il revient régulièrement chez sa tante, à Trégrom. Durant la guerre, il est dans la Résistance, « à sa manière »... En 1953, il fait connaissance avec le Foyer de la fraternité des malades et avec sa fondatrice, Germaine Renault. Jean vit cruellement la mort de sa mère, en 1977. Depuis 1978, il habite en H.L.M. avec André et Armand. Il a mis deux ans à écrire ces notes. Il les a tapées, lettre par lettre, avec le seul doigt dont il peut se servir. Merci à Madeleine Le Goff, de Plourivo, d’avoir eu la patience, en bonne institutrice, de tout corriger en reprenant le tout « à la plume ». « C’est elle qui a fait le « pensum », dit Jean, mais c’est moi qui l’ai mérité ».