Résumé
Le phénomène poétique n’est pas nécessairement et uniquement affaire de mots se rassemblant, et différant d’une manière plus ou moins productive de sens. Il reste aussi attaché à la sensibilité quand celle-ci s’accroche à quelque chose d’aussi vital que le désir de vivre et de mourir. Bonne raison pour accoupler ces deux romantiques, dont l’œuvre incite à une refonte du concept de spontanéité, et pour proposer une démarche critique, qui cherche à extraire de l’œuvre le sentiment spécifiquement poétisant ou « poétique ». Cette optique permet de découvrir — en Desbordes-Valmore — un poète de la possession matérielle, et — en Nerval — un bâtisseur d’invisible, au moment où tous deux s’adonnent à une perception qui les tire entièrement hors de la vie quotidienne. Mais, alors que Desbordes-Valmore doit partir du vécu et de la pratique du langage poétique, pour trouver la parole qui va transformer le lieu commun, Nerval joue du verbe poétique, pour en faire une modulation plus facile à décrire qu’à définir. L’éternelle nature — celle de l’élan vital — provoque le poète, quand la sensibilité qui la dit passe par une expérience d’intensité et de densité, au fond de laquelle l’homme rencontre les mots et les change.
Auteur
Auteur(s) : Éliane Jasenas
Caractéristiques
Editeur : FeniXX réédition numérique
Auteur(s) : Éliane Jasenas
Publication : 1 janvier 1975
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Code(s) CLIL : 3633, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782307503958