Le voyageur, seul, interrompt un instant sa pérégrination à l’abord d’une grotte. Les premières lueurs de l’aube baignent d’une timide auréole les forêts qui s’étendent à ses pieds. Le voyageur regrette les horreurs d’une nuit révolue et se sent irrésistiblement attiré par l’ouverture de la caverne. N’y trouvera-t-il pas réponse à ses questions ? Une voix l’appelle, telle la sirène chantant sur son rocher. Il fait quelques pas hésitants, puis s’y engouffre tout à fait. Et que découvre-t-il ? La forêt de stalactites ne répond-elle pas au bois qu’il a laissé dehors ? Le bruissement des chauves-souris ne rappelle-t-il pas le vol assuré du faucon ? Le voyageur avance, tout enchanté des beautés chthoniennes qu’il découvre peu à peu : cristaux miroitants, sources mystérieuses, labyrinthes de roc. Et il sait qu’un magnifique autel d’or, orné d’émeraudes et de saphirs, l’attend au coeur des ténèbres. La Terre lui ordonne de ne pas trembler. Et nous-mêmes, lecteur, avançant avec lui, nous tiendrons bon, nous ne tremblerons pas. Un nouveau monde nous attend