Voici plus d’un siècle qu’il n’était pas sorti de sa remise et de bien des mémoires, pour à nouveau fumer, louvoyer dans nos campagnes, et frapper les imaginations comme il savait si bien le faire. Alors, nous sommes allés chercher Alfred Casoli qui, jadis, a vu et fait battre le cœur de la machine. C’était le tramway, remorquant voyageurs et marchandises qui, tout-à-coup, surgissait en lisière d’un bois, au détour d’une ruelle ou d’un fermage. Un chef d’œuvre de technologie et d’ingénierie dans la mise en place de ce qui était le plus grand réseau vicinal de France. Toutes les réalisations qui jalonnaient les voies : gares, ponts, tranchées, viaducs, méritaient l’appellation d’ouvrages d’art. Son avènement nécessita un triple consensus : celui des populations, celui des politiques, celui des financiers. La Haute-Saône chaussait le vaste Enfant Progrès et s’élançait dans l’aventure de la modernité.