La réflexion qui nous a été demandée, concerne le XXIe siècle ; réflexion sur une période longue, qui se prépare dès aujourd'hui et va s'étendre sur les décennies des générations futures. Il s'agissait donc de réfléchir au cadre de vie souhaitable pour elles, en fonction de la situation présente et des grandes tendances d'évolution qu'il est actuellement possible de dégager. Opération à haut risque, puisqu'il nous était interdit de raisonner en termes d'ajustements dans le cadre d'une période courte, d'extrapoler à partir d'évolutions récentes, de nous fixer un horizon temporel précis du type 2010 ou 2020. Opération difficile aussi, en raison des mutations extrêmement rapides qui se produisent sous nos yeux, tant dans le domaine des technologies, que dans celui des relations internationales ou des mentalités.C'est ce qui nous a conduits à parler de ruptures, et à formuler des hypothèses en ce qui concerne aussi bien la construction européenne et son organisation, que l'émergence des entités régionales et leur place dans la hiérarchie des pouvoirs de décision, tout en gardant en permanence - comme "toile de fond" - les transformations - non pas circonstancielles mais fondamentales - qui caractérisent les systèmes socio-économiques contemporains. Notre travail a dû, constamment, chercher à éviter deux écueils : ne pas s'enfermer dans une vision restrictive d'un avenir dominé par l'image d'un passé révolu ; ne pas s'abandonner aux fantasmes et imaginer un avenir mythique. Seule l'analyse approfondie de la situation présente, pouvait nous fournir un point d'appui suffisamment solide pour mettre en évidence les exigences de l'intégration de Rhône-Alpes dans l'espace européen du prochain millénaire.