Ce livre nous dit une histoire de plein vent, où la haute montagne imprègne l’homme, le transforme et le grandit. Les personnages, Raphe, Camille, Joseph, d’autres, sont simples, solides, ils sont les reflets du monde qui les porte. En les suivant au départ d’une vallée de nos Alpes, secrète et semée de splendeurs, l’auteur nous conduit au plus haut. Il nous fait voir et vivre ce que nous n’avons peut-être pas encore découvert. L’aventure est à la dimension de l’horizon, elle va jusqu’à cette présence “qui nous dépasse et pourtant est de nous”, comme l’a dit Saint-Exupéry. Aventure intérieure autant qu’extérieure, les deux faces se nourrissent l’une à l’autre. Beauté, amour, verticalité, sont les lignes de force de ce livre, qui a sa source dans une somme d’expériences que l’auteur a — pour la plupart — intensément vécues, car sa vie a été marquée par la passion des espaces. Les émotions, les heurts, les enthousiasmes sur ce chemin d’exigence et de pureté, il nous les fait vivre avec une intensité peu commune. Dès sa première édition, les critiques ont souligné l’intérêt de ce livre, sa densité, son authenticité, ainsi que la qualité de son écriture. Il est à lire lentement, car les mots comptent. Alpiniste, himalayiste, Michel Desorbay dirigea aussi une expédition polaire. “Les hauts lieux” sont le quatrième ouvrage qu’il publie. Le précédent fut “La paroi”, aux éditions Julliard.