Sous-préfet de Châteaubriant au moment de l’exécution des otages, sous-préfet de Saint-Nazaire lors du commando sur le port, puis de la destruction totale de la ville, préfet de la Corrèze — en liaison étroite avec la Résistance — lorsque les forces de l’ordre de Vichy traquaient les Maquisards, révoqué par le milicien Darnand et recherché par la Gestapo, Bernard Lecornu a traversé les lignes dès les premiers jours du Débarquement et assisté — dans la tête de pont de Bayeux — à la mise en place des premiers éléments de l’administration du général de Gaulle. Arrêté dans le bureau du ministre de l’Intérieur, incarcéré pendant cinq mois à Fresnes avec les prévenus de Collaboration, il a ensuite été libéré, réintégré dans ses fonctions de préfet, et décoré de la médaille de la Résistance avec rosette. Les hasards de sa carrière, ont fait de lui un témoin privilégié d’événements historiques. Sa comparution devant les magistrats de la Cour de justice, l’a amené à rechercher les documents et témoignages qui, aujourd’hui, apportent la preuve de la réalité et de la véracité des faits qu’il relate. Son récit présente une illustration des difficultés de la tâche des préfets sous l’Occupation, mais aussi une vision de la Collaboration et de la Résistance perçue « sur le tas » par un membre du corps préfectoral.