Résumé
En 1896, dans une lettre restée célèbre à son ami Fliess, Freud présentait une conception originale du psychisme humain, sous la forme d’une série de registres d’inscriptions constitués au cours des temps archaïques de l’enfance, le passage d’un registre à l’autre étant marqué par un défaut de transfert intégral du sens. Ce faisant, Freud posait, à l’orée de la psychanalyse, deux principes qui vont rester des axiomes fondateurs du champ scientifique qu’il est en train de conquérir : que le langage constitue l’étoffe du sujet de l’inconscient, que cette étoffe tissée comme savoir insu (Unbuwusste) est impuissante à retenir la vérité dans ses mailles. Ce que Lacan transcrira de la barre qui, séparant le signifiant et le signifié, coupe le savoir de la vérité. En reprenant — à deux reprises — les thèses de la Lettre 52, en 1915, dans l’essai sur l’inconscient et, en 1924, dans un article sur la psychose, Freud consacre le statut de “parlêtre” du sujet en question pour la psychanalyse, en même temps qu’il détermine la place centrale du langage dans le champ nouveau qui se découvre devant lui. Le rappel de ce principe fondateur, établit la pertinence des travaux d’Andrée Tabouret-Keller, menés au confluent de la psychanalyse et de la linguistique.
Auteur
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En France, les promoteurs du multiculturalisme imputent les tensions avec la communauté d’origine et de culture musulmane à une « islamophobie » qui serait comme le reliquat des conflits coloniaux. Or, il y a longtemps qu’en France, les guerres de religion n’ont plus cours. Derrière les drames suscités par les attentats terroristes, derrières les exaspérations des uns et des autres, le ressort de l’antagonisme entre l’Islam et le monde judéo-chrétien n’est pas d’abord de nature religieuse et politique. C’est dans une strate spirituelle plus profonde qu’il faut chercher la raison de cette antinomie : il s’agit de ce que les philosophes, avec Hegel, ont appelé les « mœurs », qui encadrent et commandent les conduites et les activités de l’existence, et qui règlent en particulier les relations entre hommes et femmes et parents et enfants. Elles sont ce pour quoi une personne reconnaît comme son semblable celui qui partage ses mœurs et que lui apparaît comme un étranger celui qui lui donne à voir des mœurs inconnues qui le dérangent, l’inquiètent ou l’horrifient. Tout l’intérêt de cet ouvrage est de procéder à un inventaire rigoureux de ces oppositions de mœurs, impensées et inconscientes, car c’est certainement par une connaissance plus approfondie d’elle-même que la société française, et sans doute européenne, pourra sortir par le haut de cet antagonisme mortifère. C’est la conviction de l’auteur, qui estime, à la suite de Claudel, que le pire n’est pas toujours sûr.
Auteur(s) : Andrée Tabouret-Keller
Caractéristiques
Editeur : FeniXX réédition numérique
Auteur(s) : Andrée Tabouret-Keller
Publication : 1 janvier 2000
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 492 ko (ePub)
Code(s) CLIL : 3134, 3080
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782307139553