Les particularismes — issus de la période coloniale — et la question institutionnelle, ont profondément influencé la Gauche antillaise, qui se divise en trois grandes tendances : la Gauche autonomiste, la Gauche départementaliste, la Gauche indépendantiste. Le problème du statut transcendait la bipolarisation traditionnelle Gauche-Droite de la France métropolitaine des années 1960 et 1970. Il a occulté pendant longtemps tout débat idéologique, et toute réflexion concrète, pour tenter de sortir les Antilles de leur sous-développement autant économique que social. Seule l’entrée en application des lois de décentralisation modifia progressivement la donne politique, et les relations entre les trois courants de la Gauche antillaise. Ce livre tend à élaborer une typologie des partis représentatifs de la Gauche antillaise, et à s’interroger sur la pertinence de la question statutaire, sur la crédibilité de la Gauche à proposer des réformes — autres qu’institutionnelles — pour sortir les Antilles du sous-développement, ainsi que sur ses capacités à constituer un facteur de progrès pour la démocratie locale. Des éléments de réponse sont soumis au lecteur soucieux du devenir des Antilles françaises.