La coopération ne saurait être que l’une des formes de la lutte ouvrière et paysanne contre l’exploitation capitaliste. Ce serait une dangereuse utopie de laisser croire qu’elle peut, par sa seule force, supprimer le régime de l’exploitation de l’homme par l’homme. En effet, elle n’est pas, par elle-même, un but, mais un moyen efficace d’action, contre les forces du capitalisme, lorsqu’elle est utilisée par la classe ouvrière, de concert avec tous les éléments de combat du prolétariat. La concentration capitaliste est parvenue à un stade de développement tel que, seule, une révolution prolétarienne, se saisissant de tous les moyens de production et d’échange, pourra effectuer la juste distribution du travail et des produits. Cependant, pendant la période pré-révolutionnaire, l’organisation coopérative peut être d’une grosse utilité, car elle doit contribuer à la stabilisation des prix, et elle permet aux militants ouvriers de se familiariser avec le fonctionnement des organismes de répartition. La coopération doit apporter son aide pécuniaire dans la plus large mesure possible, aux batailles politiques et économiques engagées par les travailleurs pour leur émancipation.