Pendant longtemps, j’ai hésité à les publier. Peut-être parce que je ne sentais pas que le moment était venu. Mais aujourd’hui, le fruit mûr ne peut que tomber de lui-même. Ce fruit représente ma contribution à ceux qui m’ont précédé et le premier pas vers un héritage pour ceux à venir. Actuellement, l’Afrique se lance vers un développement matérialiste, cherchant à s’aligner sur la modernité dépeinte par l’Occident. C’est pourquoi elle semble estimer qu’il n’est pas nécessaire de donner une place aux arts, à la littérature en général, et à la poésie en particulier. Nous considérons cela comme une grave erreur de perspective, car pour donner un sens à ce développement, il est essentiel de lui insuffler une âme. Il est crucial que l’humanité soit éclairée par cet humanisme inhérent à la nature humaine, afin que le développement serve la vie plutôt que de s’y opposer. C’est dans ce sens que le poète, en tant que grand enseignant de la vie, demeurera, plus que jamais, essentiel pour lutter contre la déshumanisation, l’abêtissement et l’engourdissement qui perturbent l’homme d’aujourd’hui et celui en devenir.