Au Sénégal, le principe de Teranga est souvent brandi comme une doctrine d’ouverture, mais en réalité, la cohésion sociale est fragile. En effet, dans ce pays, des citoyens sont admis comme sénégalais de souche et d’autres sont taxés de « citoyens louches », à la seule consonance de leurs patronymes. Au sein même de l’Administration, nombreuses sont les victimes de stigmatisation, dont le seul crime est de ne pas s’exprimer dans une des langues nationales, le wolof. La diversité des communautés au sein d’un espace, rempart social et non une menace, peut devenir une source de clivages si elle est mal exploitée et devient l’objet d’un fonds de commerce politique, économique et culturel. La stigmatisation et le rejet de l’autre peuvent facilement conduire un pays à sa désagrégation. L’auteur est né dans un milieu multiethnique et a baigné dans une société multiculturelle. Partisan de la diversité féconde, dans ce livre, il s’érige en défenseur de ces murailles sociales en péril et appelle à fédérer les forces nécessaires à la construction du pays plutôt que de les éparpiller inutilement sur la base des considérations risquées et périlleuses pour l’équilibre de la Nation.