« S’il y’a un tube de 1977 que j’aurais imaginé entendre le jour de ma naissance, c’est bien Sir Duke, de Stevie Wonder, le jeune prodige de la Motown... Quoi ? Vous ne l’avez pas en tête ? Pause ! Allumez votre sono, connectez-vous en bluetooth, et tapez “Sir Duke” dans votre barre de recherche... Now Press Play...

Maintenant, imaginez un magnifique bébé métis – brandi à bout de bras par une sage-femme aux faux airs de Whoopi Goldberg dans Sister Act – qui sortirait du ventre de sa mère sous les hovas de la salle d’accouchement en liesse ; salle dont les chanceux spectateurs triés sur le volet pour assister à cet heureux événement, se déhancheraient d’un côté puis de l’autre, en clappant des mains au son du groove soul-disco-funk de Stevie (Ah je sens que vous commencez à la voir cette scène...).

Entendez ces accords étincelants de cuivres qui claquent pour acclamer le second enfant d’un parfait couple mixte des années 70, venu s’installer dans un beau et pacifique pays tropical d’Afrique de l’Ouest, auquel tous les économistes prévoient un avenir et un développement radieux... (Ça y est je sens que vous y êtes ; vous y êtes car vous visualisez, entendez, ressentez maintenant l’atmosphère enjouée et réjouie du jour de ma naissance...).
Vous pouvez vous rasseoir, vous n’y êtes pas du tout. »