Destiné à une carrière d’enseignant d’éducation physique et sportive, j’ai été appelé sous les drapeaux après mes études universitaires. Mon service national, obligatoire à l’époque, a été le contexte d’un tournant dans mon existence. Victime d’un grave accident de la voie publique lors d’un retour en permission, je me suis retrouvé projeté, au sens propre comme au sens figuré, dans un monde que je pourrais qualifier de parallèle.

Je suis passé d’un statut de cadre sportif à un état de sursitaire de la vie, en l’espace d’un instant. Longtemps prisonnier, cerné dans un corps qui ne répond plus à mes volontés, j’ai d’abord livré des combats pour survivre, puis pour m’adapter, après un réveil long et pénible.

Il est dit qu’il faut laisser le temps au temps, et c’est peut-être vrai. J’ai mis de très longues années à essayer de me reconstruire. Un peu de tout cela est raconté ici, avec le recul dont j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier, sans artifices et avec peut-être des gages d’espoir pour ceux qui sont comme moi, un peu en marge...