L'expérience de traitement institutionnel de l'autisme, et des autres psychoses de l'enfance, rapportée dans ce livre, s'appuie sur la conviction suivante : qu'elle naisse ou non d'une relation, la psychose demeure une maladie de la relation, et c'est d'abord par une meilleure connaissance des lois régissant la circulation des investissements relationnels, que passe la recherche de l'agent actif de son traitement. Le contact quotidien avec de jeunes enfants, et avec des psychotiques, nous place devant la réalité incontournable qu'à partir de l'accession à la symbolisation, la quête de sens devient le centre de leur univers développemental. La qualité de l'investissement dont ils sont l'objet, constitue donc la pierre angulaire du développement psychique. La thèse de cet ouvrage, est que le psychisme naît de la relation et, partant, que la relation peut déterminer un meilleur aménagement de l'appareil psychique. Cela, pour autant que le fait relationnel soit adéquatement opérationnalisé, notamment en le distinguant de la simple interaction qui constitue souvent l'essentiel du vécu institutionnel quotidien. Contrairement au courant constitutionnaliste, qui conçoit la psychose comme une réalité désincarnée, le regard psychodynamique proposé ici permet d'associer la compréhension théorique et la thérapie de milieu.