Fille du post-trauma, la fille qui... é-cri(e)t pour rassembler un corps par la vertu d'une langue scénographe, une écriture qui se déploie voire se décri(e)t elle-même en jeux d'hybridations. Comment un langage constitue-t-il ou défait-il la réalité ? Comme le lombric, il absorbe la terre et la restitue rythmiquement en petites traces digérées. La bouche peut-elle avaler et restituer la réalité ? Cela paraît dans cette écriture où se mêlent les cris et le silence. Si la fille qui... répète son lamento c'est parce que le vide, pour elle, est bien trop vertigineux. Traversée en écho par les douleurs du monde, la peau ici est sanguine et douloureuse, et la cruauté « une idea d'écriture ».
Marie Delvigne a enseigné la littérature pendant vingt-cinq ans. Influencée par l'histoire de l'art, la photographie et le cinéma contemporain, elle s'essaie à différents genres littéraires et réalise régulièrement des performances ou « actes poétiques ». Elle a récemment publié un roman : Rouge (Le Bord de l'Eau, 2004), un livre d'entretiens : Federman Hors limites (Argol, 2004), une pièce de théâtre avec Raymond Federman : God Ass (2010), un roman autofictionnel : Hors-jeu (L'Harmattan, 2014).