« J’essaye, dans ces pages, de faire mieux connaître l’une des plus belles vies d’une époque illustre de notre histoire, et de la montrer dans ses plus touchantes manifestations, au milieu des nobles âmes qui se groupèrent autour d’elle.
Il est une grandeur qui n’appartient qu’à Fénelon seul : celle d’avoir été, dans un siècle de puissantes convictions, le vrai maître et le héros des aspirations les plus sublimes de la mysticité religieuse, et d’en être resté le guide vénéré après en avoir été le martyr. Il a été admiré et aimé, non-seulement de tout ce qu’il y avait de grand et de pur à la cour, où il accomplissait un prodige d’éducation, ou dans son vaste diocèse, où il réalisait l’idéalité de l’épiscopat, non-seulement de toutes ces imaginations vives et de ces âmes tendres que ravissaient sa noble parole et ses belles-lettres, mais de ceux-là même qui condamnèrent soit sa politique trop libérale, soit son mysticisme trop exalté. On ne rencontre rien d’aussi beau dans aucune autre vie, et cette beauté proclame une âme à part, une intelligence privilégiée.
Qu’on ne se trompe pas, néanmoins, sur le dessein de ce volume : ce n’est pas Fénelon, c’est le mysticisme de son siècle qui en fait l’objet, ou plutôt c’est le mysticis le tel qu’il se formula dans l’âme de Fénelon et dans celle des hommes les plus distingués, des femmes les plus éminentes de ce siècle, qui, tous, se groupèrent autour de lui et ne s’en laissèrent séparer ni par les foudres de la royauté, ni par celles de la papauté, ni par celles de l’éloquence.
Et qu’elle fut grave, profondément tragique et belle, cette lutte gigantesque d’un seul contre tous, d’un prêtre exilé contre l’évêque de Chartres, l’archevêque de Paris, le grand Bossuet, madame de Maintenon, le grand Roi, les plus grands théologiens de Rome et le collége des cardinaux, ses juges légitimes ! Qu’elle fut belle, cette constance, cette fidélité au malheur, que montrèrent tous les amis du martyr ! Quoi de comparable à la soumission empressée au sein de l’attachement inaltéré de madame de La Maisonfort, à la douceur, à la vraie résignation de madame de la Mothe-Guyon ! Quoi de supérieur à l’ingénieuse vigilance et à la stoïque fermeté des ducs de Beauvilliers et de Chevreuse ! »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Editeur : Collection XIX
Publication : 26 janvier 2022
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB]
Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, WEB
Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)
Taille(s) : 1,51 Mo (ePub), 3,69 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3126, 3365
EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782346149018
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