"Il faut un espace de liberté totale à la société.
Quelque chose sur quoi cogner ; qui doit porter sur lui toute la frustration des hommes.
Puisque l'homme est un loup pour l’Homme, la société n’est jamais qu’une meute.
Nous sommes l'oméga de la meute.
C’est par nous qu’elle se purge."
France du XXIe siècle, depuis vingt ans, la justice a cédé au capital, le statut de paria est institutionnalisé et la peine du Bannissement Social est applicable.
Elle destitue le condamné de tous ses droits légaux, puis le rejette dans la nature où il est à la merci de tout un chacun.
Il est ensuite soumis aux chasses à l’homme qui seront filmées et retransmises sur des sites internet.
On s’y abonne pour voir les atrocités qu’on leur fait subir.
Devenir un criminel et être condamné rapporte désormais de l’argent à l’État.
La criminalité a chuté, mais à quel prix ?
Le paria qui n’est alors légalement « plus rien », découvre ce qu’être un animal veut dire, au sens propre comme au figuré.
Mayrbek Kuta, ballotté depuis son enfance par la vie au gré du vent, est condamné à celle-ci et confié à son dépositaire direct, l’Ordre des Gardiens qui fut créé en même temps que la nouvelle peine ; il est chargé de la surveillance constante de ces individus particuliers ; autant pour leur propre protection que la protection de la nation vis-à-vis de ces personnes.
Débute une relation entre un Gardien, sa disciple et le jeune homme, qui emmène progressivement le récit vers les réalités sournoises et absurdes d’un monde admettant sans concessions le sacrifice d’une partie de sa population afin de s’assurer la paix sociale