« Ainsi, après une belle vie mais fatigué de vivre, douloureux, je m'étais donné la mort, une belle mort, une très belle mort. Mais notre actuelle société, inscrite dans une démocratie à bout de souffle, bourgeoise, égoïste, intolérante, société qui n'aime pas trop la liberté, qui ne parvient pas à se métamorphoser, cette société-là m'a volé ma belle mort, une mort apaisée. Après m'avoir sévèrement puni, torturé (le mot n'est pas trop fort), elle m'a emprisonné. La loi pourtant permettait à ses juges de respecter mes directives. La transgressant, ils m'ont imposé leurs valeurs et leurs choix, gardant ainsi et probablement pour eux... leur “bonne conscience”. Je dénonce cet abus. » Octogénaire, Philippe vient de perdre son compagnon d'un cancer. Son choix est mûrement réfléchi : il décide d'en finir et de partir à son tour. Mais malgré son refus stipulé noir sur blanc d'une quelconque réanimation, on le privera de sa liberté pour faire de ses dernières années un enfer... Huit années avant la loi de mars 2015 refusant une nouvelle fois l'euthanasie, ce témoignage douloureux et brûlant d'actualité illustre de manière claire et cohérente le difficile débat sur la fin de vie. Avec force et intelligence, l'auteur dénonce l'hypocrisie sociétale et réclame pour tout un chacun le droit de mourir dans la dignité. Une confession bouleversante pour une réflexion édifiante.