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Résumé

La Peau de chagrin fait partie de ces livres que l’on devrait porter avec soi en toute heure. Car à eux seuls, ils comblent nos deux grandes aspiration littéraires : divertir et donner à penser. Amuser et cogiter. Enchanter la raison qui rumine alors les raisons de son ivresse.

Le canevas balzacien ne fait guère dans l’originalité : un jeune homme au bord du suicide fait un pacte avec le diable. Et pourtant, ce lieu commun accède, sous la plume de Balzac, à une dimension universelle, lorsqu’il oblige chaque lecteur à s’identifier avec Raphael, le héros. Se prendre pour Faust relevait du grand écart littéraire : les apparitions de Méphistophélès se multipliaient, les invraisemblances également et pour courroner l’ensemble, Faust rencontrait l’empereur et se mariait avec Hélène de Troie...

Dans La Peau de chagrin, par une sorte de gravitation, nous sommes attirés dans les arcanes du réalisme, au sein même d’une intrigue fantastique à souhait. Contrairement à Faust, Raphael parle notre langue, se pose nos problèmes - le bonheur, la richesse, le désir, séduire - en des termes humains - rien ne distingue la fameuse peau d’une fortune qu’on hériterait puis, dilapiderait. Ce mélange entre réalisme cruel et romantisme noir permet à l’auteur de jeter le lecteur dans un abîme angoissant où le vraisemblable le dispute au frisson de terreur.

Mais ce que nous lance à la figure ce jeune roman de Balzac, c’est la question philosophique du désir, que décortique avec fureur le penseur Schopenhauer, à la même époque, dans son livre-monument Le Monde comme volonté et comme représentation. Et cette interrogation n’a jamais été aussi réaliste qu’en ce début de XXIe siècle, où notre désir constitue la clé de voûte de nos sociétés de consommation. Où même les plus contestaires d’entre nous se retrouvent cloués au pilori de leur propres anathèmes : le Che Guevara finit ses jours sur des t-shirts...

Comme si Balzac avait prévu les faiblesses de notre modernité. Vous pensiez avoir mis un terme à l’Histoire par l’avènement des sociétés démocratiques, de la citoyenneté globale, de la mondialisation des droits de l’homme?! Détrompez-vous, le pire est à venir. Croyant porter un coup fatal aux vices de l’humanité, nous avons travaillé sourdement à leur dilatation. Comme si chacun de nos désirs venait grossir les rangs de notre corruption. Une peau de chagrin... en expansion.

La présente édition reprend celle d’Edmond Werdet, en 1834, dans Les Etudes philosophiques.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui croient au progrès et à la modernité. Ecoutez la leçon de Balzac. Au propre comme au figuré.

Auteur

  • Balzac, de son vrai nom Balssa, est né à Tours en 1799. Délaissé par sa mère qui lui préfère son fils naturel Henri (auquel est dédié Le Bal de Sceaux), il devient pensionnaire au collège oratorien de Vendôme. À partir de 1814, il fait des études de droit. Mais à vingt ans, sûr de sa vocation littéraire, il s'installe à Paris, et vit dans une mansarde. Il rencontre Laure de Berny de vingt-deux ans son aînée, qui aura une influence décisive sur sa formation. En 1829, Balzac publie ' Les Chouans ' qui annonce une période de vingt années durant lesquelles il va produire plus de quatre-vingt-cinq romans, tout en menant une vie très active et mondaine. Il est reçu dans différents salons dont celui de Mme de Récamier. Au début de 1830, il donne ' Scènes de la vie privée ', un recueil de six nouvelles dont fait partie ' Le Bal de Sceau 'x, premier élément de ' La Comédie Humaine ', suivi de ' La Duchesse de Langeais ', du ' Curé de Tours ', du ' Colonel Chabert '... 1832 voit le début de sa longue correspondance avec Mme Hanska. À partir de 1838, paraissent de nombreux romans dont ' César Birotteau ', le début des ' Illusions perdues ', la première partie de ' Splendeurs et Misères des courtisanes ', ' Béatrix ', ' Le Curé de Village '... À la fin de 1841, Balzac met au point le plan de l'ambitieuse et inégalée ' Comédie humaine ' soutenu par quatre éditeurs et continue à publier : ' Ursule Mirouet ', ' Modeste Mignon ', ' La Cousine Bette ', ' Le Cousin Pons '... Le 14 mars 1850, Balzac épouse enfin Mme Hanska mais il tombe gravement malade. Il meurt à Paris le 18 août 1850, et est enterré au Père Lachaise. Victor Hugo prononce l'éloge funèbre.

Auteur(s) : Honoré de Balzac

Caractéristiques

Editeur : Kinoscript

Auteur(s) : Honoré de Balzac

Publication : 12 mai 2012

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [WEB + Mobi/Kindle + ePub]

Contenu(s) : WEB, Mobi/Kindle, ePub

Protection(s) : DRM (WEB), Aucune (Mobi/Kindle), Aucune (ePub)

Taille(s) : 1 octet (WEB), 1,42 Mo (Mobi/Kindle), 763 ko (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3436, 3442

EAN13 Livre numérique eBook [WEB + Mobi/Kindle + ePub] : 9791090338456

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