Rodez, pour qui la découvre, c’est, à la cîme d’une colline bâtie, une cathédrale de grès rose, avec la merveille fleurie de son clocher. Pourtant, deux mille ans avant que l’église ne fût entreprise ni la tour lancée, déjà, sur ce mont, Rodez était. Dès les temps gaulois, sur cette acropole, le peuple des Ruthènes avait ses autels et tenait ses assemblées : « Le premier et le plus accusé de ses traits, a écrit M. Henri Bousquet, l’homme qui la connaît le mieux au monde pour avoir capté toutes les sources de son histoire, est que Rodez est une capitale. C’est la ville maîtresse d’un pays de caractère très spécial, doté par la nature d’une structure physique particulière, nettement séparé des régions avoisinantes, et formant une entité ethnique si robuste que l’usure des siècles l’a à peine entamée. » A défaut de l’histoire, et pour qui l’ignore, la topographie parle aux yeux. Ce haut mamelon était créé pour commander à une province. Il s’érige au centre d’une cuvette immense. La rivière d’Aveyron change le sens de son cours, avant d’entrer dans des gorges farouches...