Une adolescente inquiète et qui, orpheline, élevée par un oncle rigoriste, se croyait seule au monde — découvre qu’elle possède une nombreuse famille et, parmi ces oncles et ces cousins, des gens sérieux bien sûr, mais aussi quelques-uns très capables de comprendre sa nature romanesque. Puis elle croira percevoir, dans les rapports qui unissent ou divisent les hommes et les femmes de cette société, les lignes de force de sa destinée. Elle-même — Marie-Madeleine — ne réincarne-t-elle pas son étrange grand-mère lapone, à la beauté tellement subversive que l’ordre familial, pour ne pas être troublé davantage, l’avait frappée d’ostracisme ? Ou seraient-ce simplement les cendres de l’oncle Per — le poète — qui, parce qu’elle les aura pieusement dispersées sur la terre de Laponie, revivent en elle ? Quelle belle et fraîche aventure en tout cas, que cette exploration d’un passé qui, à travers l’ensorceleuse nature nordique, conduit l’héroïne à la découverte d’elle-même. Plus qu’un roman de l’adolescence, Le Temps des incertitudes est un conte délicat et vrai, dont la morale, à la fois très moderne et très ancienne, ravira toutes les âmes sensibles.