Pierre Croizat a la responsabilité d’un chantier de renflouement au large de Toulon. Il s’est engagé à remonter l’Andromède, sous-marin ex-allemand coulé par cinquante mètres de fond. La tâche est d’une difficulté exceptionnelle. Croizat et son équipe de scaphandriers ont à lutter contre la profondeur trop grande, contre l’inertie de la ferraille, la narcose de la plongée et la peur. Encore faudrait-il pénétrer dans l’épave : la présence d’un corps, coincé dans le panneau du kiosque, interdit le passage et compromet les travaux. En s’efforçant de le dégager, Croizat finit par éprouver une étrange sympathie pour cet inconnu qui, dans la nuit des grands fonds, semble tout à la fois attendre et refuser sa délivrance. Il retrouvera la femme, la mère de cet « accidenté rétif », son pays natal et sa maison. Mais c’est en vain qu’il le ramènera en surface pour le rendre à la terre. Il le cherchera jusque dans le cœur de celle qui reste le seul témoin du passé : l’épouse de ce camarade toujours inconnu et qu’on ne peut trahir. Rien ne s’efface dans la Mer ni en nous-mêmes. L’Eau profonde est-elle celle de la Mort ou celle de l’Amour ?