L’action du roman se déroule tantôt dans la région de Marseille, tantôt en Afrique du Nord. Les personnages sont à peine esquissés. Quelques traits de fusain, rapides, leur donnent vie et présence : Philippe Gilard, être sensible et doux, terrassé par l’amour de sa femme et de sa fille, qu’il mêle étonnamment à des considérations purement religieuses et métaphysiques. Sa femme, Véronique, être uniquement de chair, belle et désirable à souhait. Leur fille, Catherine, malgré son jeune âge, tient déjà de son père une sensibilité morbide qui la poussera, par fidélité pour lui, à se suicider. Charles Daubert, enfin, l’ami commun des deux époux, passe dans le récit sans laisser de traces. Pendant l’absence de son mari, Véronique adoptera une attitude équivoque à l’égard de Charles Daubert, qu’elle n’aime pas, mais qui l’attire. De ce simple « fait divers » découle toute l’action : un foyer détruit et la mort... de la Verte Innocence. Ce qui fait l’unité de l’ouvrage c’est cette espèce de fatalité qui semble rôder autour de ces personnages condamnés à souffrir.