« C'est à toi que je viens maintenant, ô ma chère Afrique. Je t'avais tout sacrifié, lorsque, poussé par une force qui était visiblement celle de Dieu, j'ai tout quitté pour me vouer à ton service. Depuis, que de traverses, que de fatigues, que de peines. Je ne les rappelle que pour pardonner, et pour exprimer encore une fois mon invincible espérance de voir la portion de ce grand continent - qui a connu autrefois la religion chrétienne - revenir pleinement à la lumière et à la vérité, et celle qui est restée jusqu'ici plongée dans la barbarie la plus affreuse, sortir de ses ténèbres et de sa mort. C'est à cette œuvre, que j'avais consacré ma vie. Mais qu'est-ce qu'une vie d'homme pour une semblable entreprise ? À peine ai-je pu ébaucher ce travail. Je n'ai été que la voix du désert, appelant ceux qui doivent y tracer les voies de l'Évangile. Je meurs donc sans avoir pu faire autre chose pour toi que souffrir et, par mes souffrances, préparer des Apôtres. » Extrait du Testament Spirituel du Cardinal Lavigerie.