« Le problème, c’est que personne ne sait ce qui se passe dans le cabinet d’un analyste. Le secret qui abrite cette expérience autorise, hélas ! qu’on y fasse parfois n’importe quoi. » (André Green). Dans le journal quotidien qu’elle nous livre, Joëlle Augerolles évoque les angoisses, les paniques, les dégoûts d’une épouse et d’une mère à qui tout devrait pourtant sourire, dans une famille comme il en existe tant. Mais la description qu’elle fait de son mari, au mutisme et à l’indifférence croissants, de son fils dont les crises incessantes la mettent hors d’elle, évoque davantage Mars de Fritz Zorn que les habituelles rubriques de la presse féminine. C’est donc une femme désemparée, aigrie, qui se retrouve dans les bras d’un analyste plus soucieux de satisfaire son propre désir que de se préoccuper de la santé mentale de sa cliente. Le journal de Joëlle Augerolles est le témoignage cru d’une femme qui jette une lumière, souvent impudique, sur les tabous et les relations de pouvoir qui pervertissent des séances... remboursées par la Sécurité sociale.