Roman d’aventures et roman historique tout à la fois, Nuages blancs retrace une période lointaine de la Chine, une période de rassemblement et d’organisation. L’Empereur Wou-ti, « premier grand empereur des Han », conquiert des terres, développe le commerce, trace des routes et, avec lui, ses généraux, ses administrateurs et tout son peuple. C’est une période charnière comme il y en a dans l’histoire de la Chine où se mélangent et se heurtent les philosophies : celle de Confucius qui ne parle jamais d’avenir et met sa foi en l’homme et celle de Lao Tseu qui croit en l’immortalité de l’âme ; c’est aussi une période de longues chevauchées dans les steppes, à la rencontre des mirages qui peuplent les déserts et le cœur des hommes. L’Empereur, Fils du Ciel, ordonne et Tchang-kien, Grand de la Cour, obéit : il abandonne souvent la femme qu’il aime, sa maison, sa famille pour lutter contre les Barbares Hong-nou qui menacent les frontières et ouvre la voie du Nord, le long de la Grande Muraille, vers les pays alors inconnus que sont la Perse et Rome ; son fils le suit. Cette route qui aurait pu s’appeler « route des chevaux », prestige de l’antiquité, « route des ambassades », rutilance du passé, sera en définitive « la route de la soie », long ruban de communication et d’échanges entre civilisations étrangères avides de se connaître.