Bâtie en avant-garde des « Monts », brandissant son beffroi comme un étendard, Bailleul est, pour le visiteur venu du Sud, la première rencontre avec la Flandre du Westhoek. Comment pourrait-il imaginer, en regardant l'hôtel de ville et les pignons à meneaux qui couronnent la Grand'Place, que cette cité fut entièrement détruite au printemps de l'année 1918 et qu'elle avait, au début du siècle, un tout autre aspect.Dans ce « cataclysme » de fer et de feu, dont les hommes n'ont malheureusement pas perdu le goût, disparurent aussi la totalité des archives municipales, et une grande partie des collections privées. Si l'on ajoute à cela ce qui fut perdu et dispersé - dans les mois qui suivirent - sur les routes de l'exil, on comprendra aisément que les documents concernant cette ancienne cité se font rares.Aussi, depuis plusieurs années, Michel Le Calvé a essayé avec quelques amis - et l'aide des rares témoins survivants - de reconstituer ce qu'était la ville avant le désastre. Un premier livre, paru en 1978, avec de petits moyens fut rapidement épuisé, ce qui démontre clairement que les Bailleulois, même s'ils sont tournés d'abord vers l'avenir, n'ont aucune envie d'oublier leur passé. C'est pour répondre à cette demande, que nous nous sommes attelés à ce « Souvenir de Bailleul », dont l'importance et la richesse de l'illustration fourniront, à chacun, une véritable « radioscopie » de la cité.