Peu de pays suscitent autant de commentaires passionnés ou partisans, de remarques superficielles ou stéréotypées que l’Algérie. Les crises politiques du jeune État retiennent en outre plus l’attention que ses efforts d’émancipation et de développement économiques. L’Algérie algérienne poursuit pourtant, dans la foulée de sa libération politique, une lutte économique moins cruelle mais d’une grande ampleur. Cet essai dresse le premier bilan économique de sept années d’indépendance algérienne et répond, à travers un exposé commenté de sa politique de développement, à la question : où va l’Algérie ? Celle-ci s’est donné pour objectif prioritaire de créer des industries industrialisantes mettant en valeur toutes les ressources nationales et d’abord les hydrocarbures. Cependant, l’agriculture, dont les trois quarts de la population algérienne tirent leurs revenus, a été quelque peu sacrifiée et a plutôt vécu des « acquis de la révolution » qu’elle ne s’est développée. Le pari algérien comporte également des contraintes, démographiques, sociales, culturelles et, bien entendu, politiques. Mais l’Algérie algérienne n’est pas livrée au chaos. C’est, au contraire, un pays « porteur d’avenir » pour lequel le développement et le socialisme sont de grandes ambitions nationales.