Dans son dernier roman, Gioventù, Annonciade Pietrini nous conte l’histoire d’une jeune fille, Lilla, qui refuse son amour, alors qu’il va enfin s’exaucer dans le mariage. Lilla ressemblerait ainsi à une héroïne de Giraudoux, une de ces filles fleurs au bonheur intact, éclose dans le Limousin. À la minute où Jacques lui demande sa main, Lilla hésite, et finalement, répond « non », parce qu’elle rêve d’épousailles d’au-dessus de la terre. Et Jacques qui redescend les venelles pierreuses de la Haute Ville de Calvi, pour regagner Fonta-Vecchia, en demeure abasourdi. Il retourne à sa solitude, blessé et désemparé et, une seconde, sur son chemin de retour, il lève la tête, vers le ciel nuageux d’étoiles, et voici qu’une réponse semble sourdre dans le silence des espaces interstellaires : Jacques a compris que le refus de Lilla n’est qu’un accident de surface, un mouvement aventureux de grande jeunesse et que son amour cependant, est assez puissant, assez fortement enraciné, pour accepter, dans un temps qui ne saurait être lointain, la règle humaine. Jacques a compris que Lilla échappera à son idéalisme outrancier, pour acquiescer à cet accord sublime qui existe entre l’amour et la raison. Les lecteurs de Gioventù apprécieront le cadre prestigieux de Calvi, et tout autant, aimeront-ils ce fond permanent de paysages d’Alesani, des montagnes bien rythmées, nimbées d’arbres centenaires qui, à longueur de générations, ont pétri le tempérament harmonieux et riche de Lilla.