« L’Indochine laisse dans le cœur des anciens comme un rameau d’épines auxquelles s’accrochent encore quelques lambeaux d’amour et de regrets », c’est pourquoi le général René Omnès a extrait des archives officielles et des témoignages de rescapés de la 2e Légion de Marche, les faits authentiques d’un « séjour » pas comme les autres. Dans cette mystérieuse et cruelle Indochine de 1951 un Ong-Ba ou « Monsieur trois » c’est à dire capitaine, entraîne ses gardes républicains du 1er escadron dans une lutte riche en péripéties contre les installations et les camps vietminhs. Assurant d’abord la protection et l’encadrement du peuple Cham, survivance de l’Histoire, il prendra le commandement d’un groupe de cinq compagnies qui deviendra le 261e Bataillon de la Garde Vietnamienne dont le Commandement français écrira : « Ses compagnies ont fait preuve partout d’un allant et d’une ténacité dignes des plus belles unités aux longues traditions militaires ». Toujours en offensive selon des méthodes absentes de classicisme, les Gardes Républicains, pères des Gendarmes Mobiles affirmeront leur qualité d’élite et emporteront l’estime et même l’admiration de leurs camarades des autres armes. Le Lieutenant-capitaine devenu général tire un coup de chapeau à ses subordonnés dans leurs rudes combats contre les « chu-lucs » du Vietminh. Le récit richement documenté, parfois sévère envers les « grands » n’est pas dépourvu d’humour, malgré des situations dramatiques. On peut sourire, mais on a parfois du mal à retenir une larme. Comme beaucoup de ses camarades c’est en Indochine qu’il vécut ses plus belles années de son « sacerdoce » militaire.