La vie des femmes dans une commune rurale du Pays de Léon (Nord Finistère) en Bretagne, leur relation à la terre et à l’argent, ainsi, bien sûr, qu’à leurs partenaires masculins, tel est l’objet de ce livre. Cette recherche, fondée sur le dialogue avec les femmes de Guiclan – dont elle est originaire – s’est inscrite d’abord pour Anne Guillou dans le cadre de sa thèse de doctorat en sociologie. Celle-ci mettait en vis-à-vis deux collectivités, un village africain du Bénin, Mitro, et notre Guiclan, autour de ce thème de la femme à la terre et « des effets marchands sur les rôles féminins en agriculture ». De la rencontre d’Anne Guillou avec les Éditions Beltan est né le projet de la présente édition qui renonce à l’étude africaine, mais en revanche met pleins feux sur la sociologie rurale en Bretagne et rend compte, pour le grand public cultivé, d’une passionnante enquête sur place concernant l’existence et le travail des femmes, leur rôle, leur pouvoir, dans cette région en pleine transformation économique qu’est le plateau agricole du Léon. Des dessins au trait, dans le texte, illustrent ces pages qui se succèdent, pour le lecteur, avec l’aisance d’un roman vrai… Dans le cadre de leurs publications sur l’importante recherche en sociologie et en ethnologie en cours à l’université de Brest, les Éditions Beltan sont particulièrement heureuses de rendre à la Femme les honneurs qui, traditionnellement, lui sont reconnus en pays celtique. Mais voici que nous touchons à un sujet brûlant, à une question bien controversée depuis quelque temps : existe-t-il, oui ou non, un matriarcat breton ? L’auteur ne manque pas d’apporter ici les éléments d’une réponse. Ni héroïnes, ni victimes : des êtres emprisonnés dans un réseau de rapports complexes, hérités du passé, des femmes sachant s’adapter aux impératifs du monde contemporain.