La réflexion sur l’État républicain surgit aujourd’hui au cœur de la dérive d’une société ébranlée par la crise. L’effervescence des réformes et la double commémoration du millénaire capétien et du bicentenaire de la Révolution confèrent à cet ouvrage une intense actualité. Le débat d’idées gagne à être enrichi par le témoignage de la pratique du service de l’État. Dans cet esprit, l’analyse de la crise de l’État appelle une multiple interrogation : comment redéfinir les bases essentielles de l’État ? comment délimiter son domaine par rapport au droit, aux collectivités locales, à l’entreprise, aux autres États ? comment réformer l’Institution pour la moderniser ? Face aux défis de la décentralisation, de la déréglementation, de la concurrence, on voit réapparaître, par clarification progressive, un État républicain rénové qui se situe dans une perspective de service, de participation civique et de ressource humaine et non plus seulement de conquête de pouvoir. Dans la profonde mutation de la société, les institutions et les mœurs publiques subissent un bouleversement général qui fait affleurer à la surface de la vie un véritable réveil des valeurs : l’État retrouve une vocation renouvelée dans l’exaltation des notions de service, de partenariat, de confluence, qui appellent le concours des citoyens. Au terme de cette redécouverte de l’État, c’est en réalité la rencontre avec la République toujours recommencée. La querelle du « trop d’État » ou du « mieux d’État » ne débouche-t-elle pas sur la mise en évidence d’un « État essentiel » pour les citoyens dont il est le serviteur. Oui, aujourd’hui, l’État c’est nous, au service de la France !