À travers l’enfance d’une petite fille de l’entre-deux guerres, l’auteur brosse un tableau de la vie dans une ferme de l’époque, dure, difficile et sans commodités. C’est avec des yeux d’adulte que l’adolescente qui regarde tout sans rien perdre, raconte son exode, séparée de sa famille. Elle décrit d’abord la vie des réfugiés de l’Est démunis de tout, le départ « autorisé » pour l’Algérie, son travail dans l’armée où avec l’enthousiasme de la jeunesse elle suit les fluctuations de la guerre de l’autre côté de la Méditerranée. Puis, par des épisodes simples et quotidiens, les joies, les angoisses, la peur et la violence, elle narre les souvenirs émouvants des derniers jours d’Algérie vécus avant l’ultime retour. Cette vie marquée par deux guerres, dont la dernière est pour elle la plus poignante, Marthe Bérangère, essaie d’en faire partager le déchirement sentimental, la désespérance poussée à l’extrême qu’elle ne peut oublier.