Un géant sur le pont constitue le second volet du cycle romanesque Montferrand, commencé avec Le Prix de l'honneur. Paul Ohl termine donc l'éclatant portrait d'une des plus grandes légendes de l'Amérique française : l'homme fort Jos Montferrand (1802-1864).

Alors que le premier tome nous dépeignait la genèse du mythe entourant Jos Montferrand, c'est-à-dire sa famille, sa jeunesse et son éducation, Un géant sur le pont s'attarde à la période auréolée de gloire, de prouesses, d'exploits et d'histoires incroyables qui ont nourri aussi bien la tradition populaire que l'imaginaire québécois. C'est donc un Jos Montferrand adulte que nous voyons vivre sous nos yeux, un homme arrivé à pleine maturité, au sommet des qualités morales développées pendant son enfance, mais aussi au sommet de sa force physique. C'est Jos Montferrand le cageux, le bûcheron, le raftman, celui qui devint une source d'inspiration pour sir Wilfrid Laurier, celui qui vainquit à la boxe un champion de la marine anglaise, avant de donner la raclée la plus mythique que le Québec ait connue : celle que, selon la légende, il infligea seul à cent cinquante Shiners, des Irlandais en compétition avec les bûcherons canadiens-français.

Comme dans le premier tome, le roman prend clairement le pas sur la réalité historique, et Paul Ohl choisit délibérément de laisser libre cours à son imagination en proposant un personnage plus grand que nature. Et c'est en donnant une humanité touchante et vibrante à Jos Montferrand que Paul Ohl le hisse au firmament de nos légendes. À travers le premier héros de l'Amérique française, c'est tout un peuple qui refuse de courber l'échine.