L’enfance de Pierre Garreau eut pour cadre « Les Monards » (Charente) minuscule port d’attache de la « Vénus ». Destin - à la fois unique et banal - de tous les garçons de l’hexagone qui eurent 20 ans autour des années quarante. Un maître l’éveille à l’écriture. Grâces lui soient rendues : le récit de la tempête, séquence capitale du livre est de ceux qui donnent au lecteur l’impression d’assister à l’événement. Une confidence explique tout : celui qui tient la plume sut tenir la barre dans une circonstance semblable. Félicitons-le d’en être revenu pour nous raconter, à travers cette épreuve, la vie des pêcheurs de la côte atlantique, au temps où le diesel n’avait pas encore aboli la voile et l’amour qui triomphe des préjugés opposant deux éthiques que sépare la ligne mouvante du rivage, celle des gens de mer et celle des paysans.