Charlotte Brontë (1816-1855)
"Dans ces dernières années, une abondante pluie de vicaires est tombée sur le nord de l’Angleterre. Les collines en sont noires : chaque paroisse en a un ou plusieurs ; ils sont assez jeunes pour être très actifs, et doivent accomplir beaucoup de bien. Mais ce n’est pas de ces dernières années que nous allons parler ; nous remonterons au commencement de ce siècle. Les dernières années, les années présentes, sont poudreuses, brûlées par le soleil, arides ; nous voulons éviter l’heure de midi, l’oublier dans la sieste, nous dérober par le sommeil à la chaleur du jour et rêver de l’aurore.
Si vous pensez, lecteur, après ce prélude, que je vous prépare un roman, jamais vous ne fûtes dans une plus complète erreur. Pressentez-vous du sentiment, de la poésie, de la rêverie ? Attendez-vous de la passion, des émotions, du mélodrame ? Modérez vos espérances et renfermez-les dans des bornes plus modestes. Vous avez devant vous quelque chose de réel, de froid, de solide ; quelque chose d’aussi peu romantique qu’un lundi matin, quand tous ceux qui ont du travail s’éveillent avec le sentiment intime qu’ils doivent se lever, et agissent en conséquence. Nous n’affirmons pas positivement que vous ne serez pas quelque peu excité vers le milieu ou à la fin du repas ; mais il est résolu que le premier plat servi sur la table peut être mangé par un catholique, oui, même un Anglo-catholique, le vendredi saint : ce seront de froides lentilles au vinaigre et sans huile, du pain sans levain et des herbes amères, sans agneau rôti.
Dans ces dernières années, dis-je, une abondante pluie de vicaires est tombée sur le nord de l’Angleterre ; mais, en 1811 ou 1812, cette pluie n’était pas descendue : les vicaires étaient rares alors. Il n’y avait pas encore de sociétés établies pour tendre la main aux recteurs et aux bénéficiers vieux et infirmes, et leur donner le moyen de payer un jeune et vigoureux collègue, frais émoulu des bancs d’Oxford ou de Cambridge."
1812, Yorkshire. Victime de l'embargo mené par la France, l'industrie anglaise subit une grave crise. Robert Moore voit son usine tourner à vide. Il doit également faire face à la violente colère des ouvriers qui accusent les machines-outils de voler leur travail. Sa cousine Caroline est amoureuse de lui sans succès... Arrive une jeune héritière, Shirley...
Tome I
Editeur : La Gibecière à Mots
Publication : 22 juin 2020
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [Mobi/Kindle + PDF + WEB + ePub]
Contenu(s) : Mobi/Kindle, PDF, WEB, ePub
Protection(s) : Marquage social (Mobi/Kindle), Marquage social (PDF), DRM (WEB), Marquage social (ePub)
Taille(s) : 1,78 Mo (Mobi/Kindle), 1,83 Mo (PDF), 1 octet (WEB), 476 ko (ePub)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3442, 3436
EAN13 Livre numérique eBook [Mobi/Kindle + PDF + WEB + ePub] : 9782374637037