Parce qu’elle a défrayé la chronique, on croit tout savoir de « l’affaire Clavaud ». Le livre de Jean Santon est un choc car il révèle cette affaire sous un jour cru et inattendu. Le drame de cet ouvrier, licencié le 23 janvier 1986 de l’usine Dunlop de Montluçon pour s’être confié à l’Humanité, devenu quatre cents jours plus tard, le 3 mars 1987, une victoire retentissante du droit du travail et du droit d’expression, se lit comme un véritable polar avec ses coups de théâtre, l’atmosphère des lieux où l’action se déroule, les personnages décrits sans complaisance, un suspense qui prend aux tripes. Le secret est que le journaliste à l’origine de l’affaire — celui par qui le scandale est arrivé ! — dit tout : sa méthode d’enquête peu ordinaire, les moments de tension, d’exaltation, d’abattement, les élans et les déchirements. De la littérature au scalpel ! Un livre qui se dévore comme une nouvelle et qui se lira demain comme un document sur l’époque.