« Elle m’est apparue aussitôt comme une héroïne de Gabriele D’Annunzio. De longs cheveux blonds tombant sur les épaules, de beaux yeux verts en amande et une peau bronzée par le soleil méditerranéen. De quoi vous faire réfléchir jusqu’à la démence sur les chefs-d’œuvre de la nature. Sans l’ombre d’une hésitation, comme guidée par je ne sais quelle intention suicidaire, elle s’est dirigée vers moi, s’est assise à ma table et m’a regardé droit dans les yeux : « Vous êtes bien Monsieur Phelge ? Philippe Phelge ? Vous êtes bien descendu au Royal Hôtel, chambre 217 ? » « J’ai tué mon mari, Monsieur Phelge… » Sur fond de rock’n’roll et de Jack Daniels, Souricière pour une madone est le parcours délirant d’un « rock critic », à ses heures romancier, qui est venu trouver dans un palace du lac Majeur l’inspiration qu’il cherchait vainement à Paris. Une quête du Graal d’un idéaliste qui, pour la beauté irréelle d’une femme jamais vue avant qu’elle ne l’aborde dans un club, va être appelé à se dépasser et, au crépuscule de ses trente ans à donner enfin un sens à sa vie. Des villas palladiennes de Pallanza aux clubs enfumés de Saint-Germain-des-Prés, voici l’histoire aux mille rebondissements de Philippe Phelge. Son histoire, c’est bien sûr la recherche de la vérité, malgré des hommes mystérieux qui le poursuivent, malgré une police qui le soupçonne, malgré Eva Donatella et Mathilda qui viennent d’entrer dans sa vie, mais, au-delà, c’est aussi celle d’un homme que le destin avait conduit subitement vers d’autres routes que celles qu’il avait empruntées jusque-là. Un destin qui l’amènera, si ce n’est à préparer l’avenir, tout au moins à rompre avec un certain passé.