Une enfance d’une blondeur assez commune, nantie toutefois de langueurs ; l’adolescence eut ses montées et ses vrilles. Une sorte de philosophie sensuelle naquit très tôt. Le plaisir devint la religion. L’âge d’homme trouvait le garçon déjà fait de cynisme au sang chaud. Puis ce fut l’entrée à la Sorbonne. À cette jeunesse intense, à cette vingtaine charnelle, dispendieuse et étudiante, jouent les premières véritables charnières de l’écriture. Les années d’études passent avec les diplômes, qui mènent au Conseil d’État, où l’écrivain contre pitance se doit un peu au monde. Tout ce temps n’a fait que converger vers le roman, puis vers son pluriel, parce qu’il s’agit, pour l’auteur, de faire un peu plus que vivre ; il s’agit d’exister. « 1917 ». À cette époque si bouleversée se heurte un jeune homme, du nom de Guillaume de Croisebois, qui à force d’oisiveté et de plaisirs semble privé de destin. De la guerre qui environne un Paris dont les vices l’entravent, il tire un remords de son absence. Car au moment de choisir enfin l’action, Paris le retient encore à travers deux êtres emblématiques et merveilleux, l’un a le génie du jeu, le sang bleu et bouillant, l’une, qui est la vie même, dans ce qu’elle peut avoir de plus intensément belle. Prenant la diplomatie comme exutoire, il ne fera que frôler l’histoire sans jamais y prendre part. Son mal-être surtout, qui fait sa différence, l’accompagne partout, à l’image de son lit qu’il fait suivre, et qui est comme un échec qu’il faut surmonter. C’est son propre monde qu’il s’agit de reconstruire.